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José Ortega y Gasset Penseur de l'Europe
de Béatrice Fonck - 480 pages
Auteur mondialement connu de La Révolte des masses, José Ortega y Gasset (1883-1955) n’avait à ce jour étrangement pas bénéficié en France d’une biographie ou d’une monographie substantielle. Voici qui est désormais chose faite avec cette somme magistrale soigneusement contextualisée et documentée de première main par Béatrice Fonck.
Tout en retraçant la généalogie des concepts majeurs de l’oeoeuvre abondante du grand philosophe espagnol, elle établit combien son itinéraire intellectuel a eu pour principe fédérateur un précoce, constant et plein engagement en faveur d’une unité européenne. Et tout spécialement d’une Europe nourrie de son irréductible diversité culturelle, au sein d’un « concert des nations » et sous l’égide de l’humanisme libéral qui la caractérise fondamentalement. Convaincu que l’avenir de l’Espagne passait nécessairement par son intégration à cette Europe, et lui-même intimement « européanisé », Ortega y Gasset s’est toujours d’abord voulu en lien avec les autres grands penseurs européens de son temps, de Bergson à Heidegger et Einstein.
Alors que le « vieux continent » est durement confronté aux doutes internes sur son identité et à des rejets ou agressions venus de l’extérieur, penser ou repenser l’Europe avec Ortega, c’est cheminer sur une voie royale permettant de conjurer les impasses du nationalisme, de la construction bureaucratique, du fédéralisme supra-national et d’une dissolution mondialisée.
Introduction
Chapitre I. Cheminements et confluence (1883‑1955)
Un philosophe in partibus infidelium
Un aristocrate sur la place publique
Un fondateur de réseaux chevillés à la culture occidentale
Un conférencier aguerri et lucide
Un universitaire d’avant-garde
Un penseur philosophe de l’Europe
Chapitre II. L’européisation de l’Espagne : solution ou problème ? (1883‑1914)
Pour en finir avec la « légende noire »
« L’Espagne est le problème, l’Europe la solution » : la nation en question
La « pédagogie sociale » ou l’appropriation de la culture européenne
L’art espagnol : une « possibilité » régénératrice dans une Europe aboulique
La question coloniale : une projection européenne contrastée
Chapitre III. Le carnage européen et le miroir de l’Amérique (1914‑1918)
Quel avenir pour l’Europe ?
Le neutralisme constructif au service de la pensée européenne
Comment penser la guerre pour faire la paix en Europe
La guerre et la construction du fait générationnel en histoire
Chapitre IV : La culture européenne en question ? Un défi salutaire (1918‑1927)
La crise du désir en Europe : une pathologie symptomatique
Liberté intellectuelle et dynamisme culturel : enjeux de réenchantement national et européen
Un cosmopolitisme repensé à la lumière du perspectivisme
De la critique du culturalisme au renouveau éducatif en Europe
Le Thème de notre temps : un viatique contre la crise culturelle de l’Europe
Le Thème de notre temps : une quête du sens historique de la culture européenne
L’Espagne invertébrée : eadem sed aliter, une interprétation généalogique des nations européennes
La théorie de l’Andalousie : vision écologique de l’Europe avant l’heure ?
Chapitre V : Le projet d’Union européenne : un défi existentiel (1927‑1931)
L’homme-masse, un paradigme de la crise occidentale
Le salut moral de la civilisation européenne : enjeu sociologique et culturel
Le salut par l’histoire
Pour une Europe libérale, finalité historique des États-nations
La question de la transmission du message européiste
Chapitre VI : L’Europe incertaine : un continent à repenser (1932‑1934)
Un nécessaire retour à l’intériorité
Descartes, père fondateur de la modernité
La raison historique, nouveau « cartésianisme de la vie » européenne
Chapitre VII : Discours aux nations européennes (1934‑1939)
Le fracas existentiel de l’Europe et la fureur teutonique
Appel à la tradition libérale de la France
Appel à la flexibilité juridique de l’Angleterre
En quête d’une sociabilité européenne émergente
Chapitre VIII : L’Europe est la solution, même si elle demeure un problème (1939‑1955)
Concordia et libertas en Occident : une illusion perdue ?
Berlin 1949, la clef de l’Europe en ruine
De la nation à l’« ultra-nation ».
La foi dans l’avenir : la destinée européenne
Conclusion
Remerciements
Choix bibliographiques
Index