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Ce monde et moi
d'Abel Bonnard - 228 pages
« Un des plus beaux esprits français (…) tout à fait dans la tradition de Rivarol » (L.-F. Céline)… En d’autres temps, un écrivain de la classe d’Abel Bonnard eût tout naturellement exercé une sorte de magistrature tacite sur les lettres et sur ses contemporains.
Mais notre époque, dont tout le mouvement est de s’avilir, et où nous n’avons pas choisi de vivre, n’a pas d’organe pour entendre une voix qui ne parvient plus à toucher désormais que quelques survivants épars d’un monde perdu. Le couperet de sa pensée, d’une justesse prodigieuse, n’aura épargné aucun des aspects de notre effroyable décadence.
Ce contempteur du présent écrit, de surcroît, une langue accomplie, toute classique, et, disait André Thérive, « d’une qualité qui passe l’éloge. »
La plupart des textes brefs proviennent des notes qu’Abel Bonnard jetait à profusion sur des bouts de papier – quitte à y puiser plus tard pour en étoffer un livre.
Les autres écrits dormaient, perles oubliées, dans la presse périodiques du temps. Lorsqu’ils sont datés sans autre mention, ils proviennent principalement du Journal des débats ou de la Revue de Paris.
C’est de ces innombrales chroniques, échelonnées de 1922 à 1939, que René Gillouin écrivait : « … bien des gens de goût les ont, par provision, rassemblées pour leur usage, et se plaisent à s’y reporter comme à une sorte de bréviaire de la plus fine culture psychologique et morale. »
Abel Bonnard est né à Poitiers, le 19 décembre 1883. Poète, romancier, essayiste, moraliste, journaliste, il est élu à l’Académie française en 1932. Il publie en 1936 Les Modérés, une critique acerbe de la Droite libérale, et prend l’année suivante la présidence des Cercles populaires français, où il retrouve Drieu La Rochelle et Brasillach, et se rapproche du PPF de son grand ami Jacques Doriot. Nommé, en 1941, à l’Assemblée consultative du Maréchal Pétain, il devient en 1942 ministre de l’Éducation nationale de l’État français et Conseiller de Paris. Exilé à Madrid en 1945, il est acquitté en 1960. Ce grand écrivain et théoricien politique français, conscient de la nécessité d’une solution nationale et sociale pour la France et l’Europe, s’éteint à Madrid, le 31 mai 1968.