« Qu’importe mon livre ? Ce n’est pas de la littérature. C’est de la vie, la vie telle qu’elle se présente. La misère humaine me bouleverse, qu’elle soit physique ou morale. Elle a toujours existé. D’accord. Mais dans le temps on l’offrait à un Dieu, n’importe lequel. Aujourd’hui, dans le monde, il y a des millions de miséreux et leur détresse ne va plus nulle part. Notre époque, d’ailleurs, est une époque de misère, sans art, c’est pitoyable. L’homme est nu, dépouillé de tout, même de sa foi en lui. C’est ça mon livre… » Louis-Ferdinand Céline.
Nous fêtons cette année les quatre-vingt-dix ans de Voyage au bout de la nuit, ce « livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il a à dire ». L’occasion pour Émeric Cian-Grangé et ses invités de revenir sur la genèse et la réception de cette « manière de symphonie littéraire émotive », autant de manifestations symptomatiques de l’extraordinaire vitalité de ce roman phare qui, universel et révolutionnaire, continue d’interpeller les lecteurs du XXIe siècle. « Il suffit de fermer les yeux. C’est de l’autre côté de la vie. »