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En liberté surveillée

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de Georges Feltin-Tracol - 284 pages.

Découvir la 4ème de couverture
23,00 €
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Le 10 septembre 2014, le tribunal de Paris condamnait à des amendes avec sursis les vigiles de Notre-Dame et relaxait les Femen qui avaient détérioré les nouvelles cloches de la cathédrale. Le jour même à Saint-Étienne, le tribunal de police acquittait un curé poursuivi pour l’hébergement de « sans-papiers ». Quelques jours plus tard, tandis qu’Alain Soral se voyait condamné à 7 000 euros (soit 2 000 euros d’amende, 2 000 euros de dommage et intérêts et 3 000 euros de frais de justice) pour diffamation envers le F.N. Louis Aliot, le militant panafricaniste radical Kémi Séba était arrêté le 14 septembre et écroué pour purger – en régime d’isolement ! – une peine de deux mois de prison. Le 16 septembre dernier, en Bretagne, le procureur de la République obtint de lourdes peines – dont un an et demi de prison ferme – à l’encontre de quatre Bonnets rouges accusés de la destruction de radars automatiques et de portiques d’éco-taxe. Le 20 septembre, enfin, après l’incendie justifié du centre des impôts et des bureaux de la M.S.A. (Mutuelle sociale agricole) à Morlaix, le gouvernement de Manuel Valls somma l’appareil judiciaire de retrouver leurs auteurs écrasés par les charges, les normes, les oukases de la grande distribution parasitaire et le contre-coup des sanctions occidentales anti-russes. Dans le même temps, le Parlement discute d’un projet de loi anti-terroriste, soixante-dix ans après le triomphe en France des « terroristes »…
 
Tous ces exemples auraient pu figurer dans le nouvel essai de Georges Feltin-Tracol, En liberté surveillée. Comme l’indique le sous-titre, il s’agit d’un virulent « Réquisitoire contre un système liberticide ». L’ouvrage était attendu. Sa lecture ne déçoit pas. Sollicité par l’éditeur Roland Hélie au moment de l’affaire Dieudonné en janvier, le livre devait à l’origine s’appeler La Quenelle interdite. Mais en mobilisant une multitude de faits prélevés dans la presse officielle depuis plusieurs années, le rédacteur en chef du site Europe Maxima a très rapidement élargi son enquête et nous livre un diagnostic complet, édifiant et terrifiant d’une tendance lourde du monde moderne.

En liberté surveillée se compose de huit chapitres ainsi que d’une part entièrement dédiée aux notes et aux références. Si les sept premiers forment une sorte de généalogie du processus liberticide, le dernier examine les possibilités tangibles d’édification d’une alternative à la société carcérale voulue par le libéralisme mondialiste. Par ailleurs, l’intérêt de l’ouvrage montre que la puissante opposition à la loi Taubira sur le « mariage pour tous » et la féroce répression gouvernementale qui en découla, ne doit pas faire oublier que la lente éclipse des libertés françaises ne commence pas avec François Hollande. Leur sape systématique remonte aux présidences catastrophiques de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy et de François Mitterrand sous laquelle fut adoptée l’abjecte loi Gayssot de 1990.
 
Georges Feltin-Tracol présente l’insigne mérite de mettre en perspective une longue et progressive dissolution qui correspond au transfert de l’action étatique de l’espace public en cours de privatisation vers le domaine privé personnel. « Si le sociétalisme et ses déclinaisons circonstancielles, le sécuritarisme et le gendérisme, constituent l’armature stratégique de l’oligarchie planétarienne, avance-t-il, la tactique bâtie sur le monde corrompu des médiats s’organise autour d’une conception singulière de la liberté d’opinion. Les bien-pensants aiment le début d’idées à la condition qu’ils agréent les idées présentées. Ils prêchent la tolérance, le vivre-ensemble, la liberté de parole, mais en même temps dénient toute expression à ceux qui exprimeraient avec vigueur, méthode et intelligence leurs divergences. La récente proposition de loi pénalisant les clients de prostituées le prouve amplement. » D’autres nombreux exemples d’intrusion étatique dans l’ordre de l’intime prouvent que « l’État incline trop à épier la vie privée de ses citoyens ».
 
L’auteur rappelle fort à propos que Jacques Chirac a inscrit dans la Constitution de la Ve République l’interdiction du rétablissement de la peine de mort et que le déplorable Nicolas Sarkozy n’hésita pas, ici, à pourchasser militants syndicaux, défenseurs d’une agriculture écologique et non-productiviste et victimes de l’insécurité comme René Galinier en appliquant des textes juridiques destinées à l’origine à combattre les terroristes ou la petite criminalité. Toutes les rombières retraitées de l’U.M.P. et les pauvres gars qui acclament le soi-disant retour de leur calamiteux champion à talons rehaussés devraient s’en souvenir. Or, naufrage de l’âge, ces futurs euthanasiés font preuve pour la circonstance d’Alzheimer politique.
 
Après avoir passé en revue les échecs récents de l’engagement politicien, du putsch envisagé ou des trois applications du gramscisme  (l’entrisme dans des partis de droite, le contrôle d’une rédaction de presse et l’usage technonumérique), le dernier chapitre dénonce d’abord les tentatives de récupération de la contestation populaire par les inévitables auxiliaires d’une « droite » servile. L’auteur récuse toute éventuelle et fallacieuse « union des droites » et rejette avec force une hypothétique union nationale, avant de tracer de stimulantes voies révolutionnaires favorables à une contre-société construite hors du cadre républicain français. Influencé par le concept d’hétérotopie cher à Michel Foucault, Georges Feltin-Tracol prolonge les travaux de Michel Drac sur la B.A.D. (base autonome durable) dans une version 2.0. « La B.A.D., relève-t-il, représente la genèse d’une autre politie, concurrente de l’État-nation fragmenté et de l’État pénal-carcéral programmé, l’embryon conceptuel d’une autochtonotopie, d’un lieu adapté par et pour les autochtones albo-européens. » Mais deux autres chapitres se révèlent particulièrement percutants. L’un décrit les différentes formes de l’« État profond » tant en France qu’aux États-Unis. L’autre dépeint un nouvel Occident qui, du fait de sa transformation en allié du Marché et du libéralisme, prend un contenu liquide, fluide, mouvant. L’auteur accole par conséquent au concept éculé d’Occident le terme de « Mer » afin de désigner cette mutation encouragée par les oligarchies transnationales : l’Occident-Mer.
 
Georges Feltin-Tracol revient en outre sur les sentences d’une justice gangrenée par des stipendiés du Nouveau Désordre mondial qui traquent Dieudonné, Alain Soral, Vincent Reynouard, René Galinier, Nicolas Bernard-Buss, etc., ainsi que tout opposant véritable au multiculturalisme, au libéralisme et au mondialisme. La partialité des jugements rendus fait qu’il n’a dorénavant aucune confiance dans la justice de son pays, ce qui témoigne d’un indéniable bon sens. Il attaque d’autres cibles que sont le gendérisme, terme qu’il préfère à « théorie du genre », le sociétalisme et le sécuritarisme. Le P.S. obéit depuis 1983 aux injonctions de la Finance internationale si bien qu’il a perdu son adjectif « socialiste » pour devenir « sociétaliste ». Ainsi a-t-il renié les ouvriers, les employés et les salariés pour désormais défendre les seules minorités allogènes et sexuelles. Ce choix sociétaliste converge vers un certain sécuritarisme, un autoritarisme ridicule au service du Capital anonyme. L’auteur n’accorde aucune confiance à la grotesque « droite » institutionnelle pour qui l’impératif de consommer exige la restriction concrète des libertés.
 
Lecteur des penseurs suisses Éric Werner et Bernard Wicht, il observe que les autorités cleptocratiques cherchent surtout à terroriser les honnête gens en laissant volontairement proliférer une petite délinquance qui pourrit la vie quotidienne. Mieux, « en pratiquant et en gagnant pour l’instant une effroyable guerre des classes à l’échelle planétaire, la ploutocratie réalise une véritable guerre des idées afin de promouvoir l’idéologie de l’indistinction. L’oligarchie et ses médias distillent subtilement auprès des populations hébétées une censure pernicieuse et une propagande insidieuse. Ils justifient ce discours réifiant et utilitariste par la célébration obligatoire du Progrès, de la  “ gouvernance ”, de l’égalitarisme et du dogme quasi-intangible des droits de l’homme. En réalité, insiste Georges Feltin-Tracol en citant Yvan Blot, la doxa droit-de-l’hommiste représente un magnifique  “ prétexte pour une intervention toujours plus grande de l’État et pour une restriction des libertés ”. »
 
Ces restrictions avérées de liberté passent aussi par la manipulation du droit et l’hypertrophie des groupes de pression, en particulier des vigilantes associations féministes qui poursuivent tout propos ou réflexion soi-disant sexiste. Elles s’en prennent à l’écrivain Robert Sabatier, au rappeur blanc Orelsan ou à une réclame radiophonique vantant les charmes physiques du département du Jura, mais se taisent à propos de la publicité pour la marque de café Senséo qui exprime une « violence subliminale envers l’homme […] flagrante ».
 
Georges Feltin-Tracol dénonce le rôle délétère et aliénant de l’argent. Dans l’Occident ultra-moderne, le fric est devenu un « super-flic » avec l’extension du paiement électronique et la généralisation de l’endettement des ménages. En s’appuyant sur de récents exemples argentin et chypriote, « la détention obligatoire d’un compte en banque susceptible d’accueillir une épargne abondante facilite la spoliation à venir par les banques et les États de cette même épargne. Le F.M.I. a proposé de saisir 10 % de l’épargne privée afin de sauver les États endettés. Le 11 décembre 2013, Bruxelles a accepté le principe d’une ponction (en fait, un vol légalisé) de 10 % sur tous les avoirs bancaires supérieurs à 100 000 euros dans le cas où la banque aurait 8 % de pertes ». Il est clair que « cette perte de liberté par l’endettement se mesure surtout aux États-Unis. Dans cette offensive contre les peuples, le crédit devient en effet une arme redoutable » parce que « l’hyper-classe veut disposer d’un moyen, à la fois coercitif, efficace et quasi-invisible et/ou indolore, de maîtrise des populations sans qu’elles s’en aperçoivent ».
 
En liberté surveillée est finalement un constat lucide d’un monde effrayant contre lequel s’élèvent de plus en plus des résistants déterminés. On y trouve bien sûr le courageux « artiviste » Dieudonné, mais Georges Feltin-Tracol se réfère à d’autres humoristes entrés en politique tels que l’Italien Beppe Grillo ou, guère connu en France, l’Islandais Jon Gnarr, maire de Reykjavik de 2010 à 2014. Les médias du Système liberticide clament sans cesse qu’on vivrait dans le meilleur des mondes libres. Mensonge éhonté puisque cet essai prouve que nous sommes pour l’heure dans le pire des  Systèmes possibles !

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