Ce livre pourrait s'intituler «Introduction à une philosophie de l'Histoire». Car tel est, en définitive, le sens de cet essai. Eliade interroge les conceptions fondamentales des sociétés archaïques, qui, tout en connaissant elles aussi une certaine forme d'histoire, s'évertuent à n'en pas tenir compte. Eliade étudie plus particulièrement la révolte des sociétés traditionnelles contre le temps historique et leur nostalgie d'un retour périodique au temps mythique des origines.

"La différence capitale entre l'homme des civilisations archaïques et l'homme moderne ''historique'', réside dans la valeur croissante que celui-ci accorde aux événements historiques, c'est-à-dire à ces ''nouveautés'' qui pour l'homme traditionnel, constituaient ou bien des rencontres sans signification, ou bien des infractions aux normes (donc des ''fautes'', des ''péchés'', ect) et qui,à ce titre, exigeaient d'être ''expulsées'' (abolis) périodiquement. [...] L'homme archaïque, lui aussi connait une histoire, encore que cette histoire soit primordiale et se situe dans un temps mythique."
Dans ce petit ouvrage, Mircea Eliade revient sur les différents conceptions de l'Histoire par les société traditionnelles; rejetant le temps historique, elles réactualisaient le temps, en ré-actualisant la cosmogonie primordiale, dans une sacralité cosmique cyclique de la répétition et de l'archétype

Livre technique (pour débuter la formidable œuvre de Mircea Eliade, Le sacré et le profane est plus abordable) qui permet de réfléchir à la conception de l'Histoire.