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Peut-on se satisfaire de la natalité en France et en Europe ?

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de Jacques Dupâquier et Yves-Marie Laulan - 214 pages

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Au début de l'année 2006, publiant le bilan démographique de l'année 2005, l'INSEE poussait un cocorico de triomphe " 807400 bébés sont nés en 2005... Presque un record...nous avons un deuxième taux de fécondité d'Europe... La France pouponne ". Or il s'agit là d'une confusion délibérément entretenue. Car ces chiffres incluent pour la première fois les départements d'outre-mer. En fait, le nombre des naissances en France métropolitaine ne doit pas dépasser 774 600 et même pas plus de 650 000 si l'on ne tient pas compte des naissances provenant de mères d'origine africaine, maghrébine ou turque. Il en résulte que le taux de fécondité dont se réclame fièrement l'INSEE - soit 1,9 enfant par femme - est grossièrement surestimé. Car celui de la population d'origine européenne doit être voisin de 1,7, alors que pour la population d'origine africaine et turque, les taux de fécondité sont voisins de 3,4 : le double... En conséquence, la structure ethnique de la population française devrait changer assez rapidement. Si l'on admet par hypothèse que 10 % au moins des naissances proviennent de femmes africaines ou turques étrangères ou naturalisées, la part des naissances d'origine africaine ou turque devrait atteindre 11,6 % vers 2008, 13,4 % vers 2013, mais 18 % en 2023. La France va donc se métisser progressivement. Dès lors, l'intégration devient un défi national majeur qui est loin d'être relevé. Car l'intégration de ces populations dans une population vieillissante et frileuse est quasi impossible. D'où l'importance primordiale d'une politique familiale dynamique destinée à relever la natalité française. Malheureusement, depuis une trentaine d'années, la politique familiale française, naguère la plus généreuse et la plus efficace en Europe, a été transformée en politique sociale d'assistance, ce qui l'a largement vidée de son contenu. Autrefois au premier rang pour le montant des allocations familiales - en pourcentage du PIB -, la France est aujourd'hui tombée au 9e rang européen. Alors peut-on en rester là ? Et que faire ?

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