En janvier 2006, le Hamas a stupéfait le monde entier en l'emportant aux élections démocratiques du Conseil législatif de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Propulsant le Hamas sur le devant de la scène, cette victoire a choqué certains Palestiniens tout autant qu'Israël, les États-Unis, l'Europe et les États arabes. Principal rival du Hamas, le Fatah, qui avait conduit le mouvement national palestinien depuis plus de quarante ans, a été anéanti par cette défaite.
Si surprenante qu'elle ait pu être, la victoire du Hamas à ces élections était pour ainsi dire inévitable. Car au fil des années, l'impuissance à stopper les attaques brutales d'Israël contre le peuple palestinien n'a eu pour résultat que d'attiser la frustration, et partant le radicalisme, de ce dernier. Depuis la création d'Israël en 1948, les souffrances des Palestiniens n'ont jamais cessé. C'est en effet avec la complicité de l'Angleterre et l'aide des États-Unis, mais contre la volonté et les intérêts de la population autochtone, que le territoire connu depuis des siècles sous le nom de «Palestine» s'est transformé en Israël. Dans cette guerre menée pour créer Israël, les Palestiniens ont perdu 78 % de leur territoire, y compris la zone Ouest de leur capitale, Jérusalem. Ils n'ont gardé que deux fragments de territoire : la Cisjordanie (à l'ouest du Jourdain) qui jouxte la Jordanie et inclut une partie de la capitale, Jérusalem-Est, et la bande de Gaza qui longe la Méditerranée, à la frontière de la péninsule égyptienne du Sinaï.
À l'issue de la guerre de 1948, des centaines de milliers de Palestiniens furent chassés de leurs villes et de leurs villages et expulsés dans des pays voisins par les forces sionistes. Leur nombre augmentant avec le temps, ces réfugiés sont devenus le problème le plus épineux du conflit. Avec leurs descendants, ils sont désormais plus de 6 millions.
En 1967, les Israéliens ont mené une nouvelle guerre - la guerre des Six-Jours. De nouveau, ils ont gagné. Cette fois, la Palestine n'était plus seule concernée, mais avec elle tous les pays arabes limitrophes. Les Palestiniens ont été quasiment anéantis. Israël a ainsi pu occuper la Cisjordanie et la partie Est de Jérusalem - auparavant sous contrôle jordanien -, ainsi que la bande de Gaza administrée par l'Egypte depuis 1948. Invoquant des raisons de sécurité, Israël a en outre envahi le plateau du Golan en Syrie au nord, et le désert du Sinaï au sud. Là encore, les Palestiniens ont beaucoup souffert. L'armée israélienne a procédé à un nouveau transfert massif de réfugiés, depuis les villes et villages de Cisjordanie vers les pays frontaliers. Beaucoup parmi ces gens avaient déjà été déracinés en 1948, et ils furent sommés de partir à nouveau - mais cette fois, en 1967, leur nombre était encore plus élevé... Le problème des réfugiés palestiniens avait donc empiré.