La puissance d'aimantation d'internet ne doit rien au hasard. Celle-ci est due en partie à l'exploitation rationnelle des découvertes du XIX° siècle. Ces études ont permis à l'ingénierie sociale de divertir radicalement notre attention de ce pour quoi elle était initialement programmée afin de l'orienter vers la consommation de produits ou d'idées fabriquées. Que nous le désirions ou non, l'internet global prospère sur la reductio ad bestiam de l'espèce humaine. Aussi serons-nous traités avec autant d'égards que le chien de Pavlov, le rat de John Watson ou le pigeon de Frédéric Skinner.

   Toutefois, une immense amélioration a été apportée depuis l'entre-deux-guerres : internet étant alimenté en permanence par nos goûts personnels, ses ingénieurs sociaux pourront nous orienter avec bonheur sur les sites et espaces virtuels révélant notre part d'animalité. la nouvelle science qui est née a pour nom captologie. Elle opère en trois mouvements chirurgicaux successifs : hypnotiser, conditionner et enfin manipuler les esclaves psychiques fabriqués.

Au sommaire :

• Introduction
• Hypnotiser la bête 
  • les instincts de la bête, les leçons de la microbiologie et du biomimétisme
  • Gouverner les foules du web par l'imagination
• Conditionner le sujet immobilisé
  • Le dressage de la bête où de l'internaute
  • Les leviers de conditionnement
  • Enfermer puis violenter
• L'art de la manipulation
  • L'art de la manipulation transposé à la sphère virtuelle
  • L'intoxication, aboutissement de la manipulation
• Conclusion

Membre de l'Université Paris IV - Sorbonne, Thomas Flichy de La Neuville est agrégé d'histoire et docteur en droit. Ses travaux portent sur la capacité des civilisations à transmettre la vie sur la longue durée. Professeur à l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, il intervient dans de nombreuses universités étrangères, notamment a l'United States Naval Academy, la Higher School of Economics et l'Université d'Oxford.