Le 12 septembre 1919, la tête d’un groupe de volontaires, le poète Gabriele D’Annunzio s’empare de la ville de Fiume et de ses alentours. Il entend que la cité de population italienne mais donnée par les Alliés à la Yougoslavie soit rattachée au royaume d'Italie.

Commence une longue épreuve de force avec le gouvernement italien, les Alliés et Belgrade. Critiqué par les politiciens italiens qui désavouent son initiative militaire, Gabriele D’Annunzio va proclamer la République libre de Fiume ou la Régence italienne du Carnaro. Aucun autre État ne reconnaît le nouvel État. Fiume devient donc un « État-fantôme », l’un des premiers du XX^e siècle.

Le 30 décembre 1920, après une puissante canonnade de la flotte italienne, Gabriele D’Annunzio et ses légionnaires quittent la ville.

Cependant, l’« épopée de Fiume » marquera durablement les esprits. Le jeune mouvement fasciste reprend à son compte le décorum (discours – dialogues avec l’assistance), les symboles, les slogans (« À nous ! ») et certains rites des légionnaires, tandis que, paradoxalement, certains militants d'extrême-gauche s'en réclament, voyant en elle une expérience majeure de zone autonome temporaire et d'"utopie pirate".

Dans ce livre, après avoir campé D'Annunzio et les circonstances historiques, nous présentons la constitution de la Régence du Carnaro et nous illustrons comment droite et gauche radicales s'en revendiquent.

Georges Feltin-Tracol : Avant-propos - Considérations sur la République libre de Fiume
XXXXX : Gabriele D’Annunzio (1863-1938)
Jacques Benoist-Méchin : I - Que ce poignard témoigne (14 juillet 1926)
Jacques Benoist-Méchin : II - L’équipée de Fiume (12 septembre 1919 – 18 janvier 1921)
Gabriele D’Annunzio : III La Régence italienne du Carnaro. Esquisse d’un nouveau statut pour l’État libre de Fiume.
Jacques Benoist-Méchin : Analyse d’une constitution
Jacques Goudet : D’Annunzio et le fascisme
XXXXX : Fiume 1919-1920 : la dernière des utopies pirates. L’aventure de Fiume vue de la gauche extrême