ls ont à peine plus de trente ans, ils sont attentifs à leur époque, ils aiment les terres brûlantes de l’Espagne où la guerre civile a éclaté en juillet 1936. D’observateurs passionnés, Maurice Bardèche et Robert Brasillach vont se transformer en historiens.

Pari risqué, car la guerre d’Espagne vient à peine de se terminer; elle s’achève le 1er avril 1939 et le livre paraît en juillet. Sachant qu’il leur manque le recul, nos deux chroniqueurs s’astreignent à la prudence.

Solidement documentés, avec une application quasi estudiantine, ils dénombrent les effectifs, décrivent les mouvements de troupes, rendent compte des réactions diplomatiques.

Ils ne sont pas neutres – personne ne l’est dans cette affaire éminemment idéologique. Hostiles au communisme, de formation maurrassienne, leur préférence va au camp national, mais ils sont impartiaux. Si la victoire de Franco est acquise, ils voient que l’avenir est lourd d’incertitudes.

Pour l’Europe, les parallèles sont frappants avec la guerre d’Ukraine sévissant depuis 2014: confrontations par procuration, débats sur la nécessité d’intervenir (ouvertement ou non), prises de position polémiques des intellectuels, «brigades internationales», populations civiles bombardées, sièges de bastions inexpugnables, propagandes et multiplication des fausses nouvelles, etc.

Cette Histoire de la guerre d’Espagne nous fait vivre presque au jour le jour les épisodes de ce tragique conflit, dans une présentation augmentée d’une riche iconographie (quelque 300 photos) et d’un index.