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Bréviaire de cinéphilie dissidente
de Ludovic Maubreuil - 155 pages
À une époque où la cinéphilie n’est plus qu’une paraphilie parmi les autres, aussi estimable et inoffensive qu’une autre, en un temps où la sédition installée tient lieu d’horizon, il y a sans doute quelque naïveté à prétendre se démarquer de la modernité en se réclamant d’une « cinéphilie dissidente ». Pourtant sous l’insurrection permanente, des règles intangibles et des principes incontestables demeurent, qu’il est nécessaire d’enfreindre. Derrière l’équivalence des opinions et la relativité des goûts, de nouvelles hiérarchies se sont bâties, qu’il importe de renverser. Cette attitude d’opposition serait à son tour éminemment moderne s’il ne s’agissait par ce refus, de promouvoir une autre attention aux faits, une autre rapport à autrui, que ceux que notre époque favorise. Lorsque nous aurons admis que le cinéma moderne nous a dépossédés de nos mots, en y substituant les siens, qui décrivent de mille feux ce qui s'éteint, lorsque nous aurons saisi que nous ne parlons qu’en son non, ne répétons que ses désordres, ne prions que ses décalogues rafraîchis, nous aurons alors tout le temps de regretter notre silence. Dans ces conditions, c’est bien par l’écriture qu’il s’agit d’instaurer une relation cette fois intempestive avec l’image cinématographique. À travers le prisme de plus de deux cents films, mêlant la critique cinématographique et le journal intime, l’analyse et l’aphorisme, cet essai se propose de résister à la cinéphilie officielle, absolument indolore, qui n’est plus qu’une technique parmi d’autres d’embrigadement. Sous la forme d’abécédaire, de A comme Artifices à Z comme Zombies, en passant par l’Enfance, la Honte, le Messie, les Nazis ou la Pornocratie, il n’est autre qu’une tentative de libération.