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Le nomos de la Terre

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de Carl Schmitt - 368 pages

Découvir la 4ème de couverture
15,50 €
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Après la Théorie de la Constitution parue dans cette collection en 1993, voici la traduction de la somme de droit international de Carl Schmitt. Si le premier ouvrage fut écrit par un jeune professeur en pleine ascension sous la République de Weimar, "Le Nomos de la Terre" est le témoignage d'un homme dont la fulgurante carrière a trouvé une fin abrupte après l'effondrement du Troisième Reich. C'est à partir de cette situation que l'auteur nous propose sa vision du premier ordre juridique global que la terre ait connu: à savoir un droit international public émanant de l'Europe conquérante au début des Temps modernes, culminant aux XVIIIe et XIXe siècles, avant d'être mis au défi par la montée du Nouveau Monde, puis liquidé dans les tourmentes du XXe siècle. Ce droit international - appelé d'ordinaire " classique " - apparaît ici non pas comme avatar d'une catégorie juridique intemporelle, mais comme formation historique concrète et en quelque manière unique, portée par l'Etat souverain, lui aussi considéré comme un produit spécifique de l'Europe post-médiévale. Avant même d'être un ordre normatif, ce droit public de l'Europe qui projetait son nomos sur la terre était un ordre spatial, et c'est de là que lui venait sa véritable cohésion. De là aussi son principal effet, qui était de limiter la guerre en Europe, de la circonscrire à la faveur d'un espace d'expansion et de libre concurrence au dehors. Apprivoiser la guerre, l'enserrer dans une forme : telle est d'ailleurs la fonction première de tout ordre juridique international digne de ce nom, et c'est en quoi a consisté la réussite du Jus publicum Europaeum. Inversement, c'est en quoi ont failli au XXe siècle les tentatives d'abolir la guerre par un nouvel ordre international universaliste fondé sur des constructions purement normatives, détachées de toute assise spatiale concrète. Car on a certes éliminé de la sorte le concept classique de la guerre-duel, qui plaçait les belligérants sur le même pied, sans égard à leur causes respectives; mais on a aussi compromis la neutralité des Etats tiers et plus encore le retour des belligérants à une paix acceptable pour toutes les parties. En lieu et place, on a ressuscité la notion discriminante de guerre juste, qui pousse les adversaires à se démoniser réciproquement et favorise ainsi la dérive vers la guerre totale, non moins que vers la guerre civile internationale. Voilà les thèses centrales de ce droit des gens sub specie belli ac spatii : parues en 1950, elles bravaient volontiers les modes intellectuelles de l'époque, suscitant débats et contradictions; pour être en effet discutables, elles restent cependant plus que jamais dignes d'être discutées en cette fin du XXe siècle.

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