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Julius Evola – Mircea Eliade: Un bilan culturel
présenté par Claudio Mutti - 80 pages
De 1930 à 1963, Mircea Eliade et Julius Evola échangèrent une correspondance plus ou moins fournie selon les années. De celle-ci, vingt-quatre lettres ont survécues. Présentées ici par Claudio Mutti, elles nous apprennent beaucoup de choses sur Mircea Eliade et il faut bien dire qu’elles ne plaident guère pour lui puisque l’homme, très soucieux de sa carrière universitaire, oublie son passé et se tait sur ceux qui l’ont inspiré tels Evola et Guénon. Ces lettres nous apprennent de même bien des choses sur Julius Evola, sur son désir fugace de se rendre en Inde, sur sa volonté de faire connaître l’oeuvre d’Eliade aux Italiens et la sienne aux Français, sur sa mansuétude face aux bassesses de son correspondant.
"Quand il se rendit à Bucarest, Julius Evola n'était pas un inconnu pour Mircea Eliade. Dans son journal, en juillet 1971, alors qu'il apprend la mort d’Evola, Eliade rappelle ainsi ses premiers contacts avec l'écrivain italien : « Des souvenirs remontent en moi, ceux de mes années d’université, des livres que nous avions découvert ensemble, des lettres que je recevais de lui à Calcutta et où il me priait instamment de ne pas lui parler de yoga, ni de ‟ pouvoirs magiques ”, sauf à lui rapporter des faits précis dont j’aurais personnellement été le témoin. Aux Indes, je reçus également de lui plusieurs publications, mais je ne me souviens que de quelques numéros de la revue Krur ».
Dans une recension de revues italiennes et roumaines publiée aux pages 72-76 de la Revista universitarǎ, a. I, n° 2, février 1926, Mircea Eliade, âgé de dix-neuf ans, cite les auteurs du numéro de Bilychnis, rivista mensile di studi religiosi, de janvier 1926 et mentionne en particulier l'article d'Evola « La scolastica dinnanzi allo spirito moderno », se proposant d'y revenir à une autre occasion ; ce qui apparemment n'a pas eu lieu. En ce qui concerne la correspondance échangée entre eux deux à l’époque à laquelle Eliade séjournait en Inde, on trouvera dans le présent recueil la lettre du 28 mai 1930, qui contient une liste de publications expédiées par Evola, parmi lesquelles la collection complète de 1929 de Krur.
Le 27 novembre 1927, le n° 943 de Cuvântul publie « Ocultismul în cultura contemporanǎ », un commentaire d’Eliade sur l'essai d'Evola « Il valore dell'occultismo nella cultura contemporanea », paru également dans Bilychnis.
En 1928, tandis qu'il est en voyage vers Ceylan, Eliade entreprend « une étude sur la (…) philosophie magique [d’Evola], étude qui est restée à l'état de manuscrit ».
En 1932, il fait l’éloge des livres d’Evola dans l'article « Spiritualitate şi mister feminin » dans le numéro d’avril d’Azi.
En 1935, Eliade recense Rivolta contro il mondo moderno dans Vremea et considère Evola comme « un des esprits les plus intéressants de la génération de la guerre ».
En 1936, il présente Evola comme un philosophe à la recherche de « phénomènes originaux » dans une époque historique éloignée et, dans une lettre à Coomaraswamy, il unit à celui-ci Evola, ainsi que Guénon, dans la catégorie de ceux qui recherchent « la compréhension du monde symbolique et théorique ».
En 1937, dans « Valorificǎri ale Evului Mediu », Eliade insère Evola (ainsi que Guénon et Coomaraswamy) parmi les représentants des élites qui voient dans la civilisation du Moyen Âge l'importance du symbole et la primauté de la transcendance. Dans deux conférences données à Radio Bucarest à la fin de cette année et au début de la suivante Eliade parle, sans citer ni Evola ni Guénon, du langage secret de Dante, des Fidèles d'Amour et du Saint Graal, thèmes traités par Evola en 1937 (et par Guénon entre 1929 et 1934)."