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J'ai déjà donné...
par ADG - 277 pages
Né à Tours en 1947, A.D.G. est devenu en une dizaine de romans - parus de 1971 à 1981 - l'un des maîtres du néo-polar français, à contre-courant de la pensée unique de l'après-68. Provocateur et pratiquant convaincu de l'autodérision, il se considérait plutôt comme un anarchiste de droite, y compris dans ses romans. Autodidacte et dévoreur de livres, il admirait Céline, Marcel Aymé et Jacques Laurent. A.D.G., c'est aussi un style : avalanche de trouvailles argotiques, calembours et néologismes, de personnages libres et truculents, antihéros et vrais pieds nickelés qui apparaissent dès son premier roman, La Divine Surprise (1971). La parodie n'est jamais loin et bouscule les codes habituels du polar. En 1972, paraît son premier roman "berrichon", La Nuit des grands chiens malades, porté à l'écran par Georges Lautner sous le titre Quelques messieurs trop tranquilles. Il quitte alors son métier de brocanteur et de bouquiniste à Blois et s'installe à Paris, fait la connaissance d'Alphonse Boudard, devient le collaborateur de Michel Audiard et adapte pour la télévision le roman de Gaston Leroux, Chéri-Bibi. À vingt-cinq ans, comme son double de l'autre bord, Jean-Patrick Manchette, il est un auteur phare de la "Série Noire". "Sans nous être le moins du monde concertés, puisque à l'époque nous ne nous connaissions pas, se souviendra A.D.G., nous avions le désir commun d' " adapter " le roman noir américain que nous admirions. La démarche de Manchette était plus théorique et à la limite, pasticheuse de Chandler et d'autres, alors que la mienne était plus jubilatoire. Mais c'est vrai que, dans cet après-68, nous avions conscience de marcher dans la même direction." " Je pratique depuis douze ans l'art de la fugue ", écrivait-il en ouverture de Je suis un roman noir (1974). Il le prouve en 1982 en partant s'installer en Nouvelle-Calédonie, y écrit un gros roman d'aventures historiques, Le Grand Sud, fresque sur les débuts de la colonisation pénitentiaire de l'île après la Commune, et lance un journal anti-indépendantiste : Combat calédonien. Le roman connut le succès, le journal les procès et les dettes. Rentré à Paris en 1991, A.D.G. rêve d'un comebaque littéraire. Il veut à la fois achever un polar mettant un point final aux aventures de Machin commencées avec Le Grand Môme en 1977 et étonner son monde avec un roman noir australien. Intitulé j'ai déjà donné..., le premier livre était resté inédit jusqu'à ce jour; le deuxième, Kangouroad movie, a paru en 2003. Dans cet ultime morceau de bravoure en forme d'équipée sauvage au cœur du désert de pierres et de sable du Nord australien, on retrouve l' " angoisse comique" que Renaud Matignon avait décelée dans La Nuit myope, petit bijou de délicatesse stylistique. A.D.G. meurt, à Paris, le ler novembre 2004.