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Napoléon, chef de guerre
de Jean Tulard, 384 pages
Ce sont les victoires d’Italie et d’Égypte qui ont porté le général Bonaparte au pouvoir et c’est une défaite en Belgique qui l’en a chassé définitivement. Autant dire que le génie politique est chez lui inséparable du génie militaire.
Celui-ci fascine le monde depuis deux siècles et a inspiré d’innombrables études, depuis les essais de haute stratégie jusqu’aux travaux pointus sur les unités ou les héros oubliés. Mais personne n’a jusqu’à présent cerné avec rigueur et hauteur de vue ce qu’implique une évocation totale de Napoléon chef de guerre : comment a-t-il appris son métier, qui l’a formé, quelles ont été ses lectures ? Comment a-t-il remporté ses premières victoires, par quels moyens a-t-il organisé sa propagande, comment savait-il se faire aimer et craindre à la fois par ses hommes, maréchaux comme simples grognards ? Quelle part prenait-il à l’organisation de l’armée, comment finançait-il la guerre ? Était-il indifférent aux souffrances des autres et à l’hécatombe de morts et de blessés ? Comment s’informait-il sur l’état de ses forces et sur les dispositifs de l’ennemi ? Pourquoi a-t-il mal compris la guerre navale et surtout la « petite guerre », c’est-à-dire la guerre de partisans (Espagne, Russie) ?
En répondant à ces questions, et à bien d’autres, Jean Tulard dévoile les traits d’un Napoléon finalement peu ou mal connu. Il montre brillamment qu’en dépit de faiblesses Napoléon figure bien parmi les plus grands capitaines de l’histoire, les Alexandre et les César.