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Charles Maurras, soixante ans après
Sous la direction d'Axel Tisserand, lettre-préface de Michel Déon, 216 pages
« Rendez-moi ma personnalité. Ne vous amusez pas à fabriquer un mannequin que vous appelez Charles Maurras. J'ai, moi, ma vie, mes livres, ma doctrine, mes idées, mes disciples », déclarait Maurras au dernier jour de son procès, en janvier 1945. Or, il semble qu'on soit de moins en moins enclin à rendre à Maurras (1868-1952) sa personnalité. Le Martégal est plutôt cité (à charge) par des commentateurs ou des hommes politiques dont les propos révèlent le plus souvent qu'ils ne l'ont jamais lu. Il était donc légitime de se demander ce qu'il reste, « soixante ans après » sa mort, de la très riche personnalité et du génie si divers du fondateur du nationalisme intégral, tant Maurras, dont l'influence a dominé son siècle, semble réduit à un nom, le nom commun de l'obscurantisme politique et de l'anti-intellectualisme. Que reste-t-il aujourd'hui de celui qui, après avoir lutté toute sa vie pour une certaine conception de l'homme et de la nation, évoque, dans une lettre-testament envoyée à son disciple Pierre Boutang, en 1950, la nécessité de construire l'« arche francocatholique » qui « attestera, dans la corruption éternelle et universelle, une primauté invincible de l'Ordre et du Bien » ? C'est à cette question que le colloque « Maurras, soixante ans après », organisé le 27 octobre 2012 à la Maison des Mines de Paris par le Cercle de Flore, avait l'ambition de répondre.