La civilisation grecque a jeté ses feux sur le monde antique de 2 500 avant J-C à 168 après J-C, date à laquelle la terre hellène devint province romaine. La Grèce irrigua de son génie, pendant des siècles, l'ensemble du Bassin méditerranéen et même au-delà, puisque les lumières d'Apollon fécondèrent les terres africaine et égyptienne, une partie de l'Inde et de la Chine, sans oublier l'Europe de l'Ouest et du Nord, atteignant l'univers des Celtes et les mondes nordiques. Son influence ne prit pas fin avec l'Antiquité, mais se perpétua, à travers les cultures européennes dont elle est l'une des bases essentielles, dans l'espace et le temps, touchant l'ensemble de la planète. L'expansion européenne, à partir des XVe-XVIe siècles, véhicula, mêlée à des apports celtes, germaniques et romains, une large partie de l'héritage grec. Comme on a pu le dire de la France, la Grèce fut une autre mère des arts, des armes et des lois.

Un environnement naturel propice, l'installation de peuples indo-européens - qui absorbèrent le substrat indigène tout en le fécondant de leur génie, engendrant la brillante civilisation mycénienne -, la création d'une langue - qui permit la rédaction des premiers chefs-d'œuvre de la littérature européenne, l'Iliade et l'Odyssée d'Homère - et la pratique d'une religion aux liens souples et sans dogmes contraignants (volume 1) donnèrent naissance, pour la première fois dans l'histoire des hommes, à un type humain nettement affirmé : le Grec, robuste, entreprenant, aimant le défi et la compétition, mais non la démesure, libre artisan de sa destinée au sein d'une cité-patrie et d'un univers habité par les dieux. De lui, sont nés les catégories de pensée, les outils intellectuels, artistiques, politiques, philosophiques et moraux qui sont encore les nôtres. Ce volume 2 du B.A.-BA de la tradition grecque aborde les " supports " qui rendirent possible cette réalisation à nulle autre pareille. À savoir : la cité ; l'esprit de lutte, si caractéristique de l'univers mental du Grec ; les arts, sous toutes leurs formes, poussés à leur perfection ; les sciences et la philosophie, qui posa, pour la première fois, les questions essentielles sur la nature et le destin des hommes - questions toujours d'actualité. Civilisation disparue, la Grèce antique, par la mémoire que nous inspirent ses dieux, sa sagesse, les témoignages de son art et ses pensées spirituelles et philosophiques, nous parle encore, même si cela se résume souvent à un léger murmure, et nous donne, dans le monde crépusculaire où nous vivons bien malgré nous, une raison de vivre et d'espérer en l'avenir. Que nos peuples retrouvent les Grecs et puissent refonder, en Europe, de nouvelles Sparte et Athènes !